En plus de 65 ans de règne, Elizabeth II a prononcé des centaines de discours. Celle qui se veut être l'image vivante de bien des nations a joué son rôle avec brio tout au long de ces années. Au-delà de son rôle, sa personnalité discrète ne lui a permis de s'exprimer ouvertement. Néanmoins, plus que ses discours, certaines de ses paroles sont venus jusqu'à nous et ont permis de comprendre plus facilement qui est Elizabeth II.
Voici donc les meilleures citations de la reine Elizabeth II replacées dans leurs contextes.
"Je déclare devant vous tous que toute ma vie, qu'elle soit longue ou courte, sera consacrée à votre service et au service de notre grande famille impériale à laquelle nous appartenons tous."
Le 21 avril 1947, alors qu'elle est en Afrique du Sud avec ses parents et sa soeur cadette, Elizabeth fête ses 21 ans. Désormais majeure, elle est considérée comme l'héritière officielle de la Couronne. Pour l'occasion, elle prononce un discours radiodiffusé dans tout l'Empire qui deviendra le plus important de sa vie. Par ce serment, elle s'engage à servir son peuple jusqu'à son dernier souffle. Cette simple phrase suffit à rassurer les pessimistes qui croient à une abdication future de la souveraine.
"J'espère que dans les années à venir, tout le monde pourra être fier de ses actes face à cette crise. Et ceux qui nous succéderont diront que les Britanniques de cette génération étaient aussi forts que n'importe qui. Que les attributs de l’autodiscipline, de la résolution calme et de bonne humeur et de la sympathie caractérisent toujours ce pays. La fierté de qui nous sommes ne fait pas partie de notre passé, elle définit notre présent et notre avenir."
Le 5 avril 2020, Elizabeth II pronconce une allocution exceptionnelle retransmise bien au-delà du Commonwealth. Alors que le monde vit une crise sans précédent où chacun doit se battre contre le Covid-19, un virus tueur venu de Chine, la reine vient appaiser les coeurs. Plus que jamais, son rôle de symbole de la nation s'exprime ce jour-là. Face à un tel désespoir, le monde entier a besoin de réconfort. Elizabeth II sait que ses paroles seront reprises par beaucoup. Elle pronconce un discours qui est certainement l'un des plus importants de son règne par la puissance des mots choisis et le contexte dans lequel il est prononcé.
"Je dois être vue pour être crue."
C'est par cette maxime que la reine définie sa fonction. Elle qui n'a pas de réels pouvoirs politiques voit son rôle reposer sur la représentation. Symbole de toute une nation, elle doit se montrer pour s'attirer les faveurs de ses sujets et garantir sa légitimité. En cela se définie la monarchie parlementaire anglaise.
"1992 n’est pas une année dont je me souviendrais avec un plaisir inaltéré. Selon les mots de l'un de mes correspondants les plus sympathiques, elle s’est est avérée être une annus horribilis."
En 1992, la reine doit affronter une série de drames personnels. En mars, son fils Andrew annonce son divorce avec Sarah Fergurson. En avril, sa fille Anne divorce aussi avec Mark Phillips. En décembre, le prince Charles se sépare de Lady Diana Spencer. Pour couronner le tout, le château de Windsor, si cher à son coeur, est victime d'un incendie en novembre. La question du financement des réparations attira les critiques des Britanniques qui ne voulaient pas payer la restauration. Le 24 novembre, elle fête malgré tout ses 40 ans de règne lors d'un dîner officiel où elle prononce ce discours qui restera dans l'histoire de son règne.
"Nous avons été terrifiées à l'idée d'être reconnues, alors j'ai tiré la visière de mon képi sur mes yeux. Nous marchions dans les rues, une ligne de personnes inconnues se tenant par les bras et marchant dans (la rue de) Whitehall, portée par une marée de bonheur et de soulagement."
Dans une rare interview radiodiffusée, Elizabeth II revient en quelques mots sur son expérience du jour de la Victoire le 8 mai 1945.
"J’aurais aimé être une dame vivant à la campagne avec beaucoup de chevaux et de chiens."
Elizabeth est une petite fille de 12 ans. Un jour, alors qu'elle suit les cours de son précepteur, on lui demande ce qu'elle aurait aimé faire si elle n'avait pas été princesse. Sa réponse est alors révélatrice de sa personnalité.
"Ces satanés bébés ne sortent pas avant d’être fin prêts !"
En 1988, la naissance de la princesse Béatrice se fait attendre. Elizabeth II finit par s'impatienter et prononce cette réplique à un visiteur de Buckingham.
"Comme toutes les meilleures familles, nous avons notre part d’excentricités, de jeunes impétueux et capricieux et de désaccords familiaux."
En 1989, le Daily Mail cite la reine, d'après une source sûre, qui tente de se justifier face aux scandales créés par les écarts de conduite de ses enfants.
"Ne nous prenons pas trop au sérieux. Aucun d'entre nous n'a le monopole de la sagesse."
En 1991, l'URSS s'effondre définitivement. Le monde tel qu'il existait depuis la fin de la Seconde guerre mondiale, séparé en deux camps ennemis, est en train de changer. Pendant son traditionnel discours de Noël, la reine prononce ces quelques paroles pleine d'humilité.
"Il a, tout simplement, été ma force et mon soutien durant toutes ces années. Je lui dois, ainsi que toute ma famille, ce pays et bien d'autres, une dette plus grande qu'il ne la réclamera et que nous ne connaîtrons jamais."
En 1997, le couple royal fête ses 50 ans de mariage. Pour l'occasion, un dîner officiel est organisé par le Lord Maire de Londres. La reine se lève alors et prononce un discours particulièrement personnelle. Celle qui est si secrète rend ouvertement hommage à son époux qui a su la soutenir depuis toutes ces années face au poids de sa charge.
"Je suis encore en vie en tout cas !"
En 2016, au lendemain du résultat du référendum sur l'indépendance de l'Ecosse, le Premier Ministre Nord-Irlandais appelle Elizabeth II et lui demande si elle va bien. Sa réponse est pour le moins inattendue.
