Coup de tonnerre à Buckingham ! A 18h (heure britannique), le Palais a publié un communiqué aussi inattendu qu’inédit. Il informe le monde que le roi Charles III est atteint d’un cancer. Après le roi George VI, père d’Elizabeth II, Charles III est le deuxième souverain britannique à être officiellement atteint d’un cancer. Sans en dire davantage sur l’état de santé du souverain, ces quelques lignes indiquent aussi qu’il a débuté un traitement qui l’oblige à rentrer à Londres et à annuler ses prochaines obligations publiques. Quelles sont les dernières nouvelles sur cette situation inédite aux accents de crise ? Et surtout, à quoi s’attendre pour les jours à venir ? Décryptage !
Un roi malade
Les rumeurs sur la santé défaillante de Charles ne sont pas récentes. Voilà des années, que le fils aîné de la reine Elizabeth inquiète. En cause ? Ses mains rouges et gonflées. Pour certains, il souffrirait de problèmes cardiaques, ces symptômes étant un signe d’un manque d’oxygène. Mais jusqu’ici, la mauvaise santé de Charles est restée au stade de rumeur.
Le 26 janvier 2024, Charles III est admis à la London Clinic pour une opération programmée de la prostate. Le roi souffre d’une hypertrophie de la prostate. Trois jours plus tard, il sort de l’établissement souriant au bras de la reine Camilla.
Selon le communiqué, c’est au cours de cette opération que ses médecins se sont rendus compte qu’il souffre également d’une "forme de cancer".
Une communication inédite
A l’annonce du cancer du souverain, le monde est stupéfait. Aussitôt, les éditions spéciales s’enchainent. Le communiqué indique que le roi se retire provisoirement de ses obligations publiques mais continuera de s’occuper des affaires d’Etat. Les célèbres boîtes rouges continueront à lui être livrées et il continuera à recevoir son Premier Ministre chaque semaine et à recevoir les dignitaires qui lui demandent une audience. En somme, si publiquement le roi demeurera aux abonnés absents ; en coulisse, il continuera à porter sa couronne.
Charles III est un homme de son temps. Cet écologiste des premières heures l’a montré un grand nombre de fois au cours de sa vie. Depuis la reine Victoria, il est ordinaire de garder la santé du souverain secrète. En fait, un membre de la famille royale n’a aucune obligation à faire étalage de ses problèmes de santé. Cette question est considérée comme appartenant au domaine privé. Ainsi, Elizabeth II n’a jamais souhaité communiquer sur ses quelques problèmes de santé. Le but principal de ce silence étant d’éviter l’inquiétude de la population.
Mais Charles n’est pas sa mère. Dans son communiqué, il indique qu’il espère que son geste va permettre aux personnes atteintes d’un cancer de ne plus vivre dans la honte. Il est aussi conscient que la société dans lequel il vit n’est pas celle qu’a connu Elizabeth II au début de son règne. Toujours avides de la moindre information sur sa famille royale, les Britanniques ont besoin d’être mis au courant de telles affaires. Ce communiqué vise ainsi à rassurer, tout en s’assurant que le Palais a la mainmise sur sa propre communication. Aussi étonnant que ce communiqué puisse paraître pour un Windsor, il affirme ainsi que nous sommes véritablement dans une nouvelle ère, celle de la transparence, mettant fin à une grande part des mœurs victoriennes qui régissaient la monarchie britannique jusqu’alors.
Un avenir sur fonds de crise monarchique
Si ce communiqué visait à rassurer, plusieurs informations manquent à l’appel. De quel cancer souffre véritablement le souverain ? A quel stade est-il avancé ? Sans être pessimiste, les jours du roi sont-ils comptés ? L’inquiétude règne, et à raison.
Le manque d’informations s’ajoute à la traversée en solo de l’Atlantique du prince Harry. Le duc de Sussex exilé aux Etats-Unis a laissé entendre qu’il se rendra au chevet de son père dans quelques jours. Cette décision précipitée pour ce fils de roi non désiré sur le sol britannique illustre une inquiétude de la part d’un fils pour son père. En dehors de toutes querelles familiales, Harry semble particulièrement affecté. D’autant qu’il a été mis au courant, en même temps que le prince William, par un appel téléphonique de la part de son père avant même que le communiqué soit publié. Harry devrait donc arriver en Grande-Bretagne pour accourir au palais de Buckingham, là où réside actuellement le monarque souffrant.
L’absence publique de Charles III s’ajoute à celle de la princesse de Galles. Kate ayant été opérée de l’abdomen, elle ne sera pas de retour sur la scène publique avant Pâques. Le prince William avait même décidé de rester au chevet de son épouse pour ne reprendre ses obligations que le 7 février. Ce retour n’est-il pas aussi lié au cancer du roi ? La question demeure. Quoi qu’il en soit, William et la reine Camilla deviennent le dernier duo sur lequel peut s’appuyer Charles III pour sauvegarder la popularité de la monarchie britannique. Il sait qu’il pourra toujours compter sur ses dévoués frère et sœur, Anne et Edward, mais William et Camilla vont devoir redoubler d’efforts pour représenter le roi.
Le quatuor formé par le couple royal et le couple héritier semble s’effondrer pour les mois à venir. Cette crise de présence publique va renforcer l’inquiétude des Britanniques et peut aussi renforcer la présence républicaine dont la voix se fait davantage entendre depuis la mort de la reine.
Le communiqué précise que le roi va continuer à régner. Oui, mais jusqu’à quand ? Ne connaissant pas l’importance du traitement qu’il subit, nous ne pouvons pas assurer qu’il puisse s’épuiser à traiter les dossiers des affaires courantes du royaume pendant très longtemps. Le prince de Galles, héritier de la Couronne, devra alors augmenter davantage son rôle public, laissant la monarchie entrer dans une forme de régence. Par le passé, le Royaume-Uni a déjà connu une régence pour incapacité du monarque. Le roi George III souffrait alors de folie et ne pouvait plus continuer à régner. A partir de 1810, et cela pendant dix longues années, il est resté enfermé au château de Windsor, laissant son héritier le futur George IV régner à sa place en tant que prince-régent.