Ils sont le soutien indéfectible d’Elizabeth II depuis 70 ans ! Mais qui sont les cousins de la reine ?
Petits-enfants du roi George V et de la reine Mary, ils sont peu nombreux, mais ils ont dédié leur vie à la représentation de la Couronne, et donc au service de leur souveraine. Ce sont les portraits de ces princes peu connus que nous vous invitons à découvrir.
Les fils de la princesse Mary
La princesse Mary est la fille unique du roi George V et de la reine Mary. Cette femme de caractère ne se préoccupait pas de l’avis de sa famille pour agir. Elle fut ainsi la seule de tout le clan Windsor à avoir continué à côtoyer son frère ainé l’ex-roi Edward VIII. C’est en 1922 qu’elle épouse Henry Lascelles, qui devient comte de Harewood en 1929. Avec lui, elle a deux fils qui eurent tous deux leur propre destin.
George Lascelles (1923-2011)
Un an après son mariage, Mary donne naissance à un premier fils qu’elle prénomme George pour rendre hommage à son père. George part étudier à Eton et au King’s College de Cambridge avant d’entrer dans le régiment des Grenadiers de la gare où il devient capitaine. Pendant la Seconde guerre mondiale, il part combattre en Italie où il est fait prisonnier des Allemands à la forteresse de Colditz. Adolf Hitler ordonne personnellement son exécution en mars 1945 mais il est sauvé par un officier SS qui savait que le nazisme vivait ses derniers instants.
Son père rend son dernier souffle en 1947. Devenu le nouveau comte de Harewood, George hérite d’une grande fortune associée à l’une des plus belles demeures d’Angleterre, Harewood House. En tant qu’aîné des petits-enfants de George V, et avec seulement trois ans d’écart avec la future reine Elizabeth II, George est très proche de sa cousine avant même son accession au trône. Une fois devenue reine, Elizabeth II le fait plusieurs fois conseiller d’Etat en guise de reconnaissance de sa confiance. Il entre également à la Chambre des Lords dès 1956.
George Lascelles épouse en 1949 Marion Stein, une pianiste autrichienne, qui lui donne trois enfants. Il entretient ensuite une liaison avec Patricia Tuckwell qui lui donne un fils en 1964. Marion apprend l’idylle de son époux et demande le divorce. La reine commence par refuser, mais ses conseillers la persuadent d’accepter. Le couple divorce en 1967. La même année, George épouse Patricia, mais au prix de son éloignement de la cour. Le remariage n’est pas encore accepté à la cour Saint-James. Finalement, il obtient la grâce de la reine en 1977.
Ce grand passionné de musique finit par en faire son métier, pourtant sa fortune et sa vie d’aristocrate auraient pu lui permettre de ne jamais travailler. Grand amoureux d’opéra, il dirige un magazine spécialisé de 1950 à 1953. En 1972, il devient directeur général de l’English National Opera jusqu’en 1985. Il contribue également à l’histoire de l’opéra en révisant le « Kobbé », The Complete Opera Book, qu’il effectue en 1954. Mais George Lascelles meurt à l’âge de 88 ans en 2011 dans sa somptueuse demeure de Harewood House.
Gerald Lascelles (1924-1998)
La princesse Mary donne naissance à un second fils en 1924 qui porte le nom de Gerald. Bien que George devienne à la mort de son père comte de Harewood, il n’obtient pas le titre de prince du Royaume-Uni ni le prédicat d’Altesse royale attribué aux petits-enfants de souverain. Et pour cause, la princesse Mary ne souhaitait pas que ses fils aient une vie de privilégiés. Gerald n’obtient donc aucun titre. Malgré tout, il est éduqué avec son frère selon les principes de l’Angleterre aristocratique.
Il épouse en 1952 Angela Dowding qui lui donne un fils l’année suivante. Mais Gerald vit pendant plusieurs années une double vie. Il entretient une liaison avec l’actrice Elizabeth Colvin qui lui donne elle-aussi un fils en 1962. Angela apprend très tard la liaison de son époux. Elle finit par demander le divorce en 1978. Gerald en profite pour épouser rapidement sa maîtresse.
N’ayant aucun titre et ayant divorcé, il est banni de la cour. Mais contrairement à son frère, il n’obtient jamais la grâce royale. Malgré tout, il entretient une véritable vie d’aristocrate aux vues de la fortune de sa famille. Son plus grand fait est sa présidence de l’association British Racing Drivers Club qui représente les intérêts des pilotes automobiles du Royaume-Uni entre 1964 et 1991.
Gerald Lascelles avait acheté une demeure à Bergerac, en France. C’est ici qu’il rend son dernier souffle à 73 ans en 1998.
Les fils du duc Henry de Gloucester
Henry est le quatrième enfant de George V et de la reine Mary. Il est fait duc de Gloucester en 1928 avant d’épouser Alice Montagu-Douglas-Scott en 1935. Ensemble, ils ont deux fils qu’ils chérissent.
William de Gloucester (1941-1972)
Né en 1941, William part vivre avec ses parents en 1945 en Australie lorsque son père est nommé Gouverneur général du pays. Deux ans plus tard, la famille Gloucester repart en Angleterre pour assister au mariage de la princesse Elizabeth. William est l’un des garçons d’honneur.
Ce jeune homme affiche une beauté et un charisme remarqués par les Britanniques en grandissant. Il sert d’abord pour le bureau des Affaires étrangères pour commencer une carrière diplomatique prometteuse. Mais la santé de son père décline dans les années 1960. Il doit le remplacer régulièrement dans ses obligations et doit abandonner sa carrière. Elizabeth II apprécie son goût pour la diplomatie et le nomme conseiller d’Etat. William devient le symbole de cette génération jeune et dynamique sur laquelle compte la reine pour promouvoir la monarchie.
William tombe amoureux d’une hôtesse de l’air hongroise divorcée. Il souhaite l’épouser, mais son père s’y oppose. Son héritier ne peut s'unir à une roturière divorcée. William continue malgré tout à fréquenter la femme qu’il aime.
Passionné d’aviation, il participe à plusieurs compétitions avec son copilote Vyrell Mitchell. Le 28 août 1972, les deux hommes participent à un meeting aérien à l’aéroport de Wolverhampton. L’aile droite de l’avion percute un arbre quelques secondes après le décollage. L’avion s’écrase et s’embrase. William de Gloucester et son ami meurent tragiquement devant près de 30 000 personnes effrayées.
Le prince Charles admirait son cousin. Très touché par cette disparition brutale, il lui rend hommage dix ans après la catastrophe en donnant son prénom à son fils aîné. Son père ne se remit jamais de ce décès prématuré. Il meurt de chagrin deux ans après la perte de son héritier tant aimé.
Richard de Gloucester (1944)
Trois ans après la naissance de William, la duchesse de Gloucester donne vie à Richard. Le jeune homme est passionné d’architecture, au point de commencer des études dans ce domaine. Il veut devenir architecte. Etant le cadet, il sait qu’il n’aura aucun titre et devra travailler pour gagner sa vie.
En juillet 1972, il épouse une Danoise, Brigitte van Deurs. Sept semaines après la cérémonie, son frère aîné meurt brutalement dans un accident d’avion. Richard devient du jour au lendemain l’héritier du duché de Gloucester, un titre qu’il récupère à la mort de son père deux ans plus tard.
Avec Brigitte, il a trois enfants. Devenu duc, il ne peut embrasser cette carrière d’architecte qu’il rêvait. Il s’installe avec sa famille dans un appartement du palais de Kensington et prend en main son avenir de duc. Il parraine de nombreuses associations telle que la Construction Youth Trust et met son rôle public au premier plan. Il représente régulièrement la Couronne au nom de sa cousine comme lors de la messe inaugurale du pape François en 2013. Il est aussi Grand-prieur de l’ordre de Saint-Jean et chevalier de l’ordre de la Jarretière. La reine sait qu’elle peut compter sur lui pour représenter la monarchie britannique.
Les enfants de George de Kent
George de Kent est le cinquième enfant de George V. Il épouse en 1934 la princesse Marina de Grèce et de Danemark et devient à cette occasion duc de Kent. Avec elle, il a trois enfants qui deviendront le trio indispensable de la reine Elizabeth II.
Edward de Kent (1935)
Edward naît un an après le mariage de ses parents. Proche de sa cousine, il passe beaucoup de temps auprès d’elle pendant son enfance. En grandissants, les deux cousins montrent un caractère commun où le devoir passe avant tout et la retenue en toute circonstance s’impose.
Il devient duc de Kent à l’âge de 7 ans seulement. Diplômé de l’Académie royale militaire de Sandhurst, il commence une carrière militaire de plus de 20 ans à partir de 1955. Il sert par exemple à Hong-Kong en 1962. Il gravit les échelons militaires jusqu’à ce qu'il prenne sa retraite en 1976.
Entre temps, Edward épouse Katharine Worsley avec qui il a trois enfants. En tant que prince du Royaume-Uni, il représente régulièrement sa cousine lors de nombreuses obligations. C’est lui que la reine choisit pour être à ses côtés lors des Trooping the Colour en l’absence du prince Philip. Il parraine plusieurs associations et cumule les grades honorifiques comme Field Marshal depuis 1993. De 1969 à 2021, il fut d’ailleurs le président du All England Lawn Tennis and Criquet Club qui organise le tournoi de Wimbledon. A ce titre, il présentait la coupe au vainqueur. Il est également Grand-maître de la grande Loge unie maçonnique d'Angleterre.
Alexandra de Kent (1936)
Un an après la naissance d’Edward, Alexandra voit le jour. Elle est éduquée avec son frère aîné et reste très proche de sa cousine dès son plus jeune âge. Dès l’accession au trône d’Elizabeth II, Alexandra offre sa vie pour la représentation de la Couronne. La reine sait qu’elle peut compter sur sa chère cousine.
En 1963, elle épouse en grande pompe Sir Angus Ogilvy. Avec lui, elle a deux enfants. Son couple devient l’un des plus importants représentants de la reine en Grande-Bretagne. Uni et loyal, le couple est très apprécié de la souveraine. Mais Angus décède en 2004. Sa veuve continue malgré tout à seconder et soutenir Elizabeth II qui la remercie officiellement en 2003 en la faisant Dame de l’ordre de la Jarretière.
Michael de Kent (1942)
Un mois avant la disparition du prince George duc de Kent naît le prince Michael de Kent. Le jeune cadet de la famille est l’enfant chéri qui n’a jamais connu son père. En tant que petit-fils de souverain, il obtient le titre de prince du Royaume-Uni avec le prédicat d’Altesse royale mais aucun titre de noblesse supplémentaire, celui de duc de Kent étant réservé à son frère aîné.
Michael étudie le russe qu’il parle couramment. Il entre dans l’armée juste avant d’épouser en 1978 la baronne Marie-Christine von Reibnitz, de confession catholique. En vertu de la loi de 1701 qui interdit à tous catholiques de prétendre au trône britannique, le prince perd sa place dans l’ordre de succession. Mais il retrouve finalement sa position en 2015 grâce à l’Acte de succession à la Couronne.
Parrain de nombreuses associations, il représente régulièrement sa cousine. Ainsi, il se rend en Russie en 1998 pour représenter la famille royale lors de la cérémonie pour l’inhumation des dépouilles de la famille impériale russe. Et le prince ne s’est pas arrêté là. Cousin au 3e degré du tsar Nicolas II, grâce à son ADN, il a permis d’identifier les sépultures des membres de la famille impériale russe.