Elle fut très attendue. Et elle fut à la hauteur des préoccupations de chacun. La très médiatisée interview du duc et de la duchesse de Sussex a été révélée sur les télévisions américaines dans la nuit du dimanche 7 mars (heure française). Digne d’un véritable épisode de série américaine, l’interview menée par Oprah Winfrey va de révélations en calomnies. Décryptage d’un entretien choc, crie de guerre d’un couple ducal malgré lui.
Les rumeurs de mésententes avec Kate Middleton
Pour débuter l’interview, la duchesse de Sussex a commencé par se plaindre des attaques récurrentes des tabloïds britanniques. Pour se justifier, elle a repris la rumeur qui voulait qu’elle ait fait pleurer la duchesse de Cambridge en révélant une infidélité de la part du prince William. Pour elle, tout n’est que mensonge. En réalité, c’est bien Kate Middleton qui l’a fait pleurer à son propre mariage à propos des robes des demoiselles d’honneur. Mais au dire de Meghan, Kate Middleton se serait ensuite excusée et elle lui aurait pardonné. La devise des Windsor « Never explain, never complain » semble être méconnue de l’ancienne vedette de la série Suits.
Des révélations pour contenter les médias
« Si vous donnez des scoops aux médias, les médias vous récompensent en vous donnant une bonne image », voilà la maxime du prince Harry, telle qu’il l’a énoncé face à Oprah Winfrey. C’est ainsi qu’il a toujours procédé depuis son mariage avec l’actrice américaine Meghan Markle en 2018, et c’est de cette manière qu’il entend se comporter aujourd’hui encore. Quand on a presque tout perdu, le scandale devient la seule arme pour exister.
S’il faut retenir deux informations positives de cette interview, la révélation du sexe de leur second enfant, et un détail de leur mariage ont marqué les téléspectateurs. « Avoir un garçon, puis une fille, que peut-on demander de plus ? » Le duc de Sussex a ainsi révélé qu’Archie aura bientôt une petite sœur. De plus, le couple révèle qu’ils s'est marié en secret devant l’archevêque de Canterbury trois jours avant la très médiatisée cérémonie de mai 2018 en la chapelle Saint-George du château de Windsor. Le prince explique qu’ils voulaient, avant la cérémonie pour le monde, profiter de leur moment uniquement à deux. Une union qui s’oppose en tout point aux traditions royales en somme.
Meghan Markle victime de racisme ?
En épousant Meghan Markle, le prince Harry savait qu’il modernisait et s’opposait à tout ce qui se faisait auparavant au sein de la famille royale. Le souvenir de Wallis Simpson, l’Américaine doublement divorcée qui a eu raison du trône d’Edward VIII, hante encore les couloirs de Buckingham. Le prince s’inscrit alors dans la lignée du monarque déchu en épousant lui aussi une Américaine divorcée. Mais plus que cela, il choisit de s’unir à une actrice afro-américaine. Pour la première fois de l’histoire des Windsor, une femme métisse faisait son entrée au sein de la famille régnante. Celui qui n’a jamais été enclin à respecter les règles strictes de sa famille reste ainsi fidèle à lui-même. Si au départ cette union fut applaudit de par le monde, elle se révéla finalement devenir le pire cauchemar de la famille royale.
La question raciale fut au cœur de cette interview. Sans vouloir citer de noms, Meghan Markle a affirmé que certains membres de la famille royale se sont inquiétés de la couleur de peau d’Archie avant sa naissance. Le prince Harry lui aurait révélé la nouvelle et se serait montré ainsi extrêmement choqué. pendant plusieurs mois, ce sujet aurait été au cœur des préoccupations de la « firme », comme l’ancienne actrice aime surnommer la famille royale en reprenant le terme choisit par George VI.
L'avenir d'Archie
La question de l’avenir d’Archie était bien évidemment sur le bureau de la Couronne. Harry et Meghan ont toujours exprimé leur désir de ne pas faire d’Archie un prince du Royaume-Uni. Mais loin d’eux l'idée de ne pas offrir un quelconque titre de noblesse à leur fils. La duchesse admet à Oprah Winfrey que « à peu près à la même époque, nous avons eu une conversation sur le fait qu'Archie ne recevrait pas de sécurité, qu'il ne recevrait pas de titre... ». Avec ce titre, Meghan explique qu’elle souhaitait faire bénéficier à son fils un service de sécurité complet mais pour la cour Saint-James, tels Zara et Peter Philips, si le titre de prince est omis, tous les autres titres et leurs privilèges associés le sont également.
La princesse Diana, l'exemple à suivre de Meghan Markle
Meghan Markle n’a jamais caché son admiration pour Lady Di. Elle a souvent été vue arborer des bijoux de la mère du prince Harry ou encore porter des tenues qui rappelaient très clairement celles de Diana. Et comme la princesse de Galles, Meghan Markle se place en victime d’un système qu’elle n’a jamais compris. Elle déclare à Oprah Winfrey qu’elle a eu des pensées suicidaires après avoir été sous pression, isolée et malmenée par la presse populaire britannique. Selon elle, le Palais n’aurait pas souhaité répondre à ses appels à l’aide. Ses propos ne sont pas sans rappeler ceux tenus par la princesse Diana lors de son scandaleux entretien le 20 novembre 1995 dans l’émission Panorama de la BBC.
Des rapports compliqués avec la famille royale
Le prince Harry va plus loin. Il se dit victime d’un système qui régit le fonctionnement de la famille royale depuis toujours. Il ajoute que les princes Charles et William sont également des victimes de ce système qu’il juge nocif, mais contrairement à lui, ils sont dans l’incapacité de s’en échapper. Pourtant, contrairement à Harry, les deux héritiers de la Couronne donnent l’impression d’accepter leur sort et de respecter ces règles sans vouloir constamment s’y opposer. Ils ont bien compris que ce sont elles qui régissent le fonctionnement de cette institution et qui lui permet de survivre à une époque où les monarchies n’ont pas le vent en poupe.
Bien évidemment, avec un tel état d’esprit, les relations entre les Sussex et les autres membres de la famille royale ne sont pas au beau fixe. A propos de son père, l’interviewé déclare « Je me sens vraiment déçu. Je l'aimerai toujours mais beaucoup de mal a été fait et essayer de réparer cette relation sera l'une de mes priorités ». Avant cela, il avait affirmé que son père avait « cessé de répondre à (ses) appels téléphoniques ».
Il continue en abordant le sujet de sa relation avec son frère aîné. « J'adore William. C'est mon frère. Nous avons traversé l'enfer ensemble. Mais nous sommes sur des chemins différents. (...) La définition de notre relation est l'espace. Le temps guérit toutes les choses, espérons-le. »
Enfin, il ne tarit pas d’éloges sur sa royale grand-mère. « J'ai plus parlé à ma grand-mère au cours de l'année écoulée qu'au cours de nombreuses années... Ma grand-mère et moi avons une très bonne relation... C'est ma colonelle en chef. » Elizabeth II reste donc présente pour son petit-fils partit s’exiler de l’autre côté de l’Atlantique, tentant sa chance dans le monde très fermé de Los Angeles.
Les réactions de la famille royale
Le site britannique The Mirror a révélé que les princes William et Charles étaient profondément attristés par les révélations du couple. Quant à la reine, elle n'a pas souhaité visionner l'interview de son petit-fils. Il est fort probable qu'elle ne donne pas son opinion publiquement à ce sujet. Le temps des séparations semble débuter...
Une interview décriée par la presse britannique
Dès la fin de la diffusion de l'interview, les tabloïds britanniques, jugés coupables par le couple de leur état de santé mental, ont commencé à étriller les propos du couple. Le Daily Mail moque la volonté du couple de "revenir à l'essentiel" et de "vivre de manière authentique" alors qu'ils vivent dans une villa à 14.5 millions de dollars, avant de juger Meghan Markle "d'hypocrite". Le célèbre présentateur britannique Piers Morgan n'y va pas du dos de la cuillère, "C’est un trash-athon de deux heures. Ils trashent tout le monde et transforment presque tous les membres de la famille royale en suprémacistes blancs. Je ne crois pas que ce soit acceptable".
Le communiqué de la reine
Deux jours seulement auront suffis pour voir être publié un communiqué de la part de Buckingham. Le Palais a fait part de la tristesse de la famille royale suite aux récents propos tenus par Harry et Meghan.
Les accusations de racisme à l'encontre d'un membre de la famille royale qu'ils ont tenu sont pris très au sérieux et seront réglées en privé. Avec cette simple phrase, on sait désormais qu'Elizabeth II n'a pas l'intention de s'exprimer davantage sur ce sujet.
Néanmoins, le communiqué atteste que le couple reste très aimé par la famille royale. De quoi tenter d'apaiser les tensions qui subsistent.
Un détail, qui paraît anodin, est cependant à relever. Dans ce communiqué officiel, Harry et Meghan sont désignés par leurs simples prénoms, plutôt que leurs titres de duc et duchesse de Sussex. Est-ce le signe d'un prochain rebondissement pour l'avenir du couple ? Pour l'heure, ils gardent pour le moment leurs derniers titres officiels ainsi que leurs parrainages et titres militaires honorifiques.
Le communiqué intégral
"Toute la famille est attristée d'apprendre à quel point ces dernières années ont été difficiles pour Harry et Meghan.
Les questions soulevées, en particulier celle de racisme, sont préoccupantes. Bien que certains souvenirs puissent varier, ils sont pris très au sérieux et seront traités par la famille en privé.
Harry, Meghan et Archie seront toujours des membres de la famille très aimés."
Cette interview choc a de quoi en choquer plus d’un. Ceux qui rêvaient d’une vie loin de la notoriété de membre de la famille royale, et des devoirs que cela incombe, tentent du mieux qu’ils le peuvent de faire parler d’eux. Être libre, indépendant financièrement, certes, mais à quel prix ? Leur seule possibilité d’exister reste de demeurer présents dans la sphère médiatique à n’importe quel prix. Etaler leur vie privée, créer les scandales, des actions sous forme de notes d’une partition malsaine qui finira par leur porter préjudice. Le couple qui a déjà perdu leurs dernières charges royales a encore bien à perdre dans un avenir qui peut être plus proche qu’ils ne le pensent.