George de Hanovre est second dans l’ordre de succession au trône quand il naît en 1738. Premier fils du prince Frédéric de Galles et de la princesse Augusta de Saxe-Gotha-Altenbourg, le jeune garçon se veut prometteur. Eduqué avec son frère cadet Edward-Auguste par des tuteurs, George se montre assidu et réfléchi. Pourtant, son grand-père George II d’Angleterre lui montre peu d’intérêt. Mais George est rapidement mis sur le devant de la scène. Son père meurt prématurément en 1751, le projetant comme l’unique héritier de la Couronne.
George grandit et commence à accumuler les conquêtes féminines. Il tombe même amoureux en 1759 de Sarah Lennox, sœur du duc de Richmond. Mais ces prétendantes finissent toutes écartées, du fait de leur légèreté, par sa mère. George II a ses propres idées sur la future épouse de son petit-fils. Il voit en la duchesse Sophie-Caroline-Marie de Brunswick-Wolfenbüttel la candidate idéale. Mais là encore, George, encouragé par sa mère, la repousse. George II rend son dernier souffle le 25 octobre 1760. Le mariage du désormais George III est donc de plus en plus urgent. Mais quelle princesse européenne choisir ? Le mariage d’un roi est affaire de politique. L’une d’entre elle se nomme Charlotte de Mecklembourg-Strelitz.
Charlotte est la fille du duc Charles Ier de Mecklembourg-Strelitz, prince de Mirow (Etat du Saint-Empire-romain-germanique). Cadette d’une famille de cinq enfants, son avenir est incertain. Son héritage est moindre. Seule solution, épouser un homme fortuné et titré. De plus sa famille ne compte que des princes et des ducs. Malgré la puissance de leur Etat, le manque de sang royal pose problème. Le frère aîné de Charlotte, Adolphe-Frédéric IV, et sa mère, Elizabeth-Albertine de Saxe-Hildburghausen, débutent des négociations pour le futur mariage de la jeune Charlotte. A 17 ans, elle est devenue une jeune femme séduisante qui attire les convoitises. C’est ainsi que le portrait de Charlotte fut proposé au jeune roi George III d’Angleterre. Il fallut peu de temps pour que le choix royal soit fixé.
Ainsi, George III et Charlotte virent leur destin se croiser. En 1761 elle part en Angleterre pour rencontrer son futur époux. Quelques jours plus tard, le 8 septembre de la même année, le couple s’unit en la chapelle royale du palais Saint-James de Londres. Deux semaines plus tard, George et Charlotte sont couronnés en l’abbaye de Westminster. Charlotte ne laisse pas indifférent le roi. Le charme de la jeune princesse germanique opère. L’amour l’emporte sur la politique.
Si ce mariage fut d’abord purement arrangé, la complicité qui les lie déroge à la règle des couples royaux de l’époque. Unis, ils le seront toute leur vie, à tel point que George se montrera toujours fidèle à son épouse. Fruit de cet amour passionnel d’exception, pas moins de quinze enfants naissent à partir de 1762, où seuls deux d’entre eux n’atteignent pas l’âge adulte. Jusqu’à la fin de sa vie, Charlotte se montre comme le plus grand pilier de George III qui l’aide à surmonter les difficultés de son règne comme l’indépendance américaine, ou sa maladie démentielle.