Elizabeth II et Philip sont inséparables. Voilà plus de 70 ans que Philip accompagne son épouse tel un roc indestructible et nécessaire. Et cet amour inconditionnel est visible. La reine est détentrice de certains des plus beaux bijoux du monde. Mais s’il en est un qui ne quitte jamais son annulaire gauche, c’est bien sa bague de fiançailles.
Nous sommes le 9 juillet 1947 lorsque les Britanniques apprennent la nouvelle. La princesse héritière est fiancée à un beau prince venu de Grèce. Philip est obligé d’abandonner sa nationalité grecque et sa religion orthodoxe pour l’épouser. Face aux caméras et aux photographes, Elizabeth affiche fièrement un bijou qui attire forcément l’attention : sa bague de fiançailles.
C’est avec un solitaire de 3 carats, flanqué de chaque côté de cinq diamants plus petits, incrustés dans un anneau de platine, que Philip demande la main de celle qui est destinée à monter sur le trône d’Angleterre. Philip est titré mais désargenté. Pour concevoir ce bijou particulier, il pioche dans ses souvenirs de sa famille.
Sa mère n’est autre que la princesse Alice de Battenberg, arrière-petite-fille de la reine Victoria. Elle a décidé d’abandonner sa condition de princesse pour entrer dans les ordres et fonder son propre couvent en Grèce. En 1946, elle a vent de la volonté de son fils d’épouser Elizabeth. Elle veut lui faire un cadeau très spécial. Elle lui offre une tiare unique en son genre dont il pourra utiliser les diamants pour créer la bague. Alice de Battenberg la reçoit lors de son union avec André de Grèce et de Danemark, en octobre 1903. À l’origine de cet incroyable présent, le dernier empereur de Russie Nicholas II, et son épouse l’impératrice Alexandra de Russie. Née Alix de Hesse-Darmstadt, cette dernière n’est rien de moins que la tante d’Alice de Grèce, et donc la grande-tante du prince Philip, qui fit bon usage de ces royaux diamants.
Philip fait appel au joaillier londonien Philip Antrobus Ltd., qui a pour lourde tâche de démanteler la tiare pour en faire une bague de? fiançailles discrète, comme le désire le jeune homme. Avec le reste des diamants, le prince fait confectionner un bracelet qu’il offre à son épouse le jour du mariage, le 20 novembre 1947.
Mais il y a un problème. Le jour J de la demande, ils se rendent compte que la bague est trop grande. Par deux fois il la fait retailler avant l’annonce publique des fiançailles.
Depuis cette date, cette bague chargée d’histoire demeure à son doigt, symbole d’un amour qui paraît éternel. Il est même à l’origine d’un code. Lorsque la reine souhaite se débarrasser de son invité, elle le signale aux domestiques en faisant tourner sa bague sur son annulaire.