La silhouette d’Elizabeth II est connue de tous. Cette petite femme au charisme si royal et à la personnalité si réservée représente cette monarchie d’outre-Manche avec brio. Sans aucun faux pas, elle impose à sa famille un protocole rigoureux qui fait l’admiration du monde. Mais derrière la figure imposante d’Elizabeth II, se cache un homme au caractère bien différent et aux excentricités nombreuses. Philip d’Edimbourg seconde son épouse, tel un roc indestructible, depuis soixante-dix ans. Aussi gaffeur que blagueur, il implante une dose d’humour dans cette famille royale qui parait si parfaite.
A sa manière, le duc sut marquer le si long règne de sa royale épouse. Aujourd’hui encore, à 97 ans, il ne manque pas de blagues politiquement incorrectes qui le caractérise depuis tant d’années. En privé, son humour fait souvent rire la reine. En public, il ne manque pas de la déconcerter. D’un simple regard elle freine les frasques de son mari. Mais certaines remarques surent attirer l’attention d’un public parfois amusé, parfois étonné, ou bien même choqué, en voici quelques-unes.
Une autodérision assumée
En 2017, Philip d’Edimbourg inaugure une plaque dans un stade de cricket londonien. Quelques secondes avant de tirer sur le rideau qui recouvre la plaque, il s’exclame : « Vous êtes sur le point de voir l’expert mondial des inaugurations de plaques ». Celui qui se fit difficilement une place parmi les membres de la famille royale, moque ouvertement ces obligations officielles trop répétitives à son goût.
En 2011, à l’approche de son quatre-vingt-dixième anniversaire, il dit à un journaliste : « Ça commence à tomber en morceaux ».
Le prince et les femmes
En 2012, alors qu’il aperçoit une jeune femme blonde, moulée dans une robe rouge zippée sur le devant, il se tourne vers un policier assuré de sa sécurité et lui dit : « Je me ferais arrêter si j’ouvrais la fermeture éclair de cette robe ».
Alors qu’il établit un voyage officiel au Kenya aux côtés de son épouse en 1984, une femme lui offre un bouquet de fleurs. Sa réponse ? « Merci Madame… Vous êtes bien une femme, n’est-ce-pas ? ».
Il brise le cœur de millions de ménagères en 1966 en assénant en public que « les femmes britanniques ne savent pas cuisiner ».
Des rencontres piquantes
A Malala Yousafzai, une jeune pakistanaise qui survécut à une attaque de talibans contre le bus scolaire où elle se trouvait en 2013, il lâche : « Les enfants vont à l'école parce que leurs parents n'en veulent pas à la maison ».
« Combien de personnes avez-vous fauché ce matin avec ce truc ? », demande-t-il à une personne en fauteuil roulant, à Londres en 2012.
A une troupe de danseurs noirs venus faire une performance à Buckingham Palace en 2009 : « Vous êtes tous de la même famille ? ».
En 2003, le président nigérian Olusegun Obasanjo se rend à une réception officielle en tenue traditionnelle. Face à lui, Philip s’exclame : « On dirait que vous êtes prêt à aller au lit ! ».
En 2001, à un adolescent de 13 ans qui rêve d’être astronaute il lui dit : « Tu ne pourras jamais voler là-dedans, tu es trop gros ! ».
La même année, au cours d’une réception en présence de Sir Elton John, il s’étonne : « Ah, c'est vous qui conduisez cette voiture horrible ? On la voit souvent en allant au château de Windsor ».
En visite au Pays de Galles en 1999, le duc se rend dans une école pour jeunes handicapés qui l’accueille en musique. Sa réaction ? « Sourds ? Ça ne m'étonne pas que vous le soyez si vous écoutez ça souvent ! ».
En voyage en Chine en 1986, il rencontre des étudiants britanniques en stage dans le pays. Il n’a qu’une seule recommandation à leur faire : « Ne restez pas trop longtemps, vous allez finir les yeux bridés ».
En 1981, alors que les chômeurs britanniques en colère manifestent, il s’insurge : « Je ne comprends pas. D'abord ils disent qu'ils veulent plus de loisirs, et maintenant ils se plaignent d'être sans emploi ».
A la fin d’un concert de Tom Jones en 1969, il félicite à sa manière le chanteur : « Avec quoi vous gargarisez-vous ? Des cailloux ? ».
Philip et le monde, le politiquement incorrect à son paroxysme
« Les Philippines doivent être à moitié vides, vous faites toutes fonctionner ici le NHS [service santé public britannique] », décroche-t-il en 2013 à des infirmières philippines travaillant dans un hôpital du Royaume-Uni.
En visite en Australie en 2002, il demande à un aborigène : « Vous vous battez toujours à coups de lances ? ».
La même année, il visite une usine écossaise. Devant un compteur électrique défectueux : « Il a sans doute été installé par un Indien ».
L’année suivante, il rencontre un étudiant qui revient à Londres après plusieurs mois d’un trek en Papouasie Nouvelle-Guinée, il lui demande : « Donc, vous avez réussi à ne pas être mangé ? ».
En visite à Budapest en 1993, il rencontre un Britannique vivant dans la capitale hongroise : « Vous ne pouvez pas être ici depuis longtemps, vous n’êtes pas bedonnant ! ».
En 1969, il part pour le Canada. Lors d’une inauguration il déclare : « Je déclare cette chose ouverte quelle qu'elle soit ».