Avec son épouse Sophie, le comte de Wessex est aujourd’hui l’un des membres de la famille royale les plus populaires. Pourtant, ce prince discret a longtemps été un illustre inconnu alors que tous les regards étaient portés sur le couple royal et le prince de Galles. Découvrez le destin du prince Edward, comte de Wessex.
L'écucation d'un jeune prince
Le 10 mars 1964, la reine Elizabeth II donne naissance à son quatrième et dernier enfant qu’elle prénomme Edward. Le petit garçon est le dernier à voir le jour selon les traditions de la monarchie britannique. C’est dans une chambre du palais de Buckingham, avec à ses côtés son médecin personnel et une infirmière que la souveraine a accouché. Si la tradition voulait qu’il y ait également un témoin, membre du gouvernement pour attester de la naissance royale, la reine a réfuté une telle présence. Le benjamin du couple royal est d’abord éduqué par une gouvernante avant d’être envoyé à l’école Gibbs en 1971 puis à l’école préparatoire Heatherdown près d’Ascot l’année suivante.
S’il est un établissement qui a particulièrement marqué le prince Edward, c’est bien Gordonstoun. Entre ces murs, son père le prince Philip a forgé son caractère de meneur d’hommes athlétique et dur. En suivant les pas de son père, Edward développe lui aussi sa propre personnalité. A Gordonstoun, le dépassement de soi par des épreuves physiques et des cours théoriques rythme le quotidien des pensionnaires. Le prince Charles avait lui aussi connu une partie de sa scolarité dans cet établissement écossais. Mais à la différence de son frère aîné, le prince Edward a particulièrement apprécié son séjour.
Edward devient un jeune homme particulièrement attaché au sport et doté d’un grand sens du devoir. Il sait où est sa place et a bien l’intention de remplir son rôle avec brio tout en restant dans l’ombre.
La simplicité d'un mariage d'amour
Après avoir pris une année sabbatique en 1982 en Nouvelle-Zélande, il étudie l’histoire au Jesus College de l’université de Cambridge. Quatre ans plus tard, il intègre les Royal Marines. Mais il quitte son poste en 1987 pour commencer une carrière professionnelle. Il est ainsi le premier membre de la famille royale à travailler. Il devient assistant de production pour la compagnie Really Useful Theatre qui est à l’origine de Starlight Express, et Cats. C’est à cette période qu’il rencontre l’actrice britannique Ruthie Henshall avec qui il entretient une liaison pendant trois ans.
Au milieu des années 1990, Edward fait ensuite la connaissance de Sophie Rhys-Jones. Cette fille de directeur des ventes d’une grande entreprise de pneumatiques et d’une secrétaire anglaise est ambitieuse. Elle avait créé sa propre entreprise de relations publiques mais elle finit par faire faillite. Cette femme à la beauté naturelle et au charme délicat remporte le cœur du jeune prince.
Le couple se dit « oui » pour la vie en 1999. Si ses frères aînés avaient eu droit à des mariages fastueux dans des édifices prestigieux comme l’abbaye de Westminster ou la cathédrale Saint-Paul, Edward et Sophie choisissent la chapelle Saint-George du château de Windsor. Dès les premières heures de leur mariage, le couple donne le ton : avec eux, la simplicité et la discrétion règnent en maître.
Lors de son mariage, la reine lui offre le titre de comte de Wessex. Le choix de ses titres a de quoi étonné. La tradition veut que les enfants du souverain reçoivent des duchés, le titre aristocratique le plus élevé de Grande-Bretagne. Mais Edward doit se contenter du titre de comte. Encore une fois, par ce titre, le prince montre que la lumière ne l’intéresse pas. Il sait qu’il ne régnera jamais. Il préfère laisser toute la place médiatique que son frère aîné a besoin pour s’imposer aux yeux des Britanniques comme leur futur monarque.
Face aux scandales : un prince exemplaire
Mais au-delà d’une simple humilité, ses choix sont aussi en faveur de la monarchie. Les années 90 ne sont pas les plus glorieuses de la Couronne. Elizabeth II doit essuyer de nombreux scandales qui effritent la réputation de sa dynastie.
La décennie débute par l’Annus horribilis en 1992 où le couple royal voit partir en fumée le château de Windsor et trois mariages de leurs enfants. Cette année-là, la princesse Anne divorce de Mark Phillips, tandis que le prince Andrew divorce de Sarah Fergurson après un scandale sexuel retentissant. La duchesse d’York a été photographiée en train de lécher les orteils de son conseiller financier au bord d’une piscine. Le prince Charles et la princesse Diana finissent par se séparer après des années de mariage tumultueuses. Enfin, le château de Windsor, la demeure préférée de la reine, est victime du plus grave incendie de son histoire.
Les années qui suivent ne sont pas moins noires. En 1994, le divorce de Charles et Diana est signé. La princesse Diana va ensuite cumuler les provocations envers la Couronne dont son interview à l’émission Télérama fut le point final. La princesse de Galles perd alors la vie tragiquement lors d’un accident de voiture dans le tunnel de l’Alma à Paris en 1997. C’est alors que s’ouvre la plus grave crise qu’ait connu la monarchie britannique sous le règne elizabethain et qui s’achève après une semaine de mauvaise presse.
Au milieu de tous ces périples, Edward fait figure d’ovni. Il est le seul des quatre enfants du couple royal à ne pas faire la une des journaux par un quelconque scandale. C’est donc sur lui que repose le renouveau de la monarchie. Son mariage d’amour discret apparait comme la parfaite parenthèse finale de cette période tourmentée.
Le phare dans la tempête
Désormais connu comme Edward de Wessex, le prince ne tarde pas à fonder une famille avec sa jeune épouse. En 2003, Sophie donne naissance à une petite fille nommée Louise. Mais son accouchement est difficile. Sophie faillit perdre la vie. En plus de cela, Louise naît avec un sévère strabisme qui n’est opéré qu’en 2014. La comtesse donne ensuite naissance à James, titré vicomte Severn, en 2007.
Pour Elizabeth II, Edward et sa petite famille deviennent un phare dans la tempête. Le comte et la comtesse de Wessex forment le seul couple des enfants royaux solide. L’amour règne dans cette famille. La reine se rapproche peu à peu de sa belle-fille à qui elle offre sa confiance. Le prince Edward renforce davantage sa relation avec son père avec qui il partage tant de points communs. En somme, pour Elizabeth II et Philip, ils sont un atout pour la monarchie qui doit avoir une place plus prépondérante dans l’institution.
Le couple représente désormais à plein temps la souveraine lors de nombreuses obligations. Ainsi, c’est eux qui sont choisis pour assister au couronnement du roi Willem-Alexander des Pays-Bas en 2013. C’est aussi Edward qui représente sa mère aux funérailles du président Jacques Chirac en 2019. La même année, en remerciement de son dévouement, la reine octroi au prince un nouveau titre gallois, celui de comte de Forfar.
Edward, le nouveau joyau des Windsor
Alors qu’en 2019 s’ouvre une nouvelle période de troubles pour la famille royale, le rôle du prince Edward est plus que jamais renforcé. Cette année-là, le prince Andrew, troisième enfant du couple royal, est mêlé dans l’affaire Epstein. Cette affaire de prostitution de mineurs a raison de la vie publique du duc d’York qui se retire de ses rôles officiels. En plus de cela, l’année suivante, le prince Harry répond à ses caprices en fuyant ses responsabilités en Amérique au bras de Meghan Markle. La famille royale n’a pas le choix. Face à tout cela, elle se montre plus que jamais soudée, d’autant qu’elle doit désormais affronter une crise beaucoup plus importante : celle de la pandémie de Covid-19. Chaque membre de la famille royale, y compris le prince Edward et son épouse, se charge de ses obligations à distance et galvanise le courage des Britanniques pour lutter contre ce virus.
Le 9 avril 2021, le malheur frappe à nouveau la Maison Windsor. Le prince Philip rend son dernier souffle à l’âge vénérable de 99 ans. Pour Edward, le coup est dur. Lui qui s’est toujours montré très proche de son père est profondément touché. Il est l’un des premiers à réagir face aux caméras à la mort du duc d’Edimbourg. Se pose alors la question de l’hérédité du titre de duc d’Edimbourg. Et à la surprise générale, le prince Charles devient le nouveau détenteur de ce titre prestigieux. Pourtant, la rumeur voulait que le prince Edward ait obtenu seulement un titre de comte pour hériter de celui de son père à sa disparition. Mais finalement, il pourra prétendre à ce titre que lorsque le prince Charles deviendra roi, et selon la volonté de ce dernier.
Le comte et la comtesse de Wessex n’ont jamais autant été mis en valeur par l’institution, et cela a des répercussions sur leur célébrité. Populaires, tout comme le duc et la duchesse de Cambridge, Edward et Sophie deviennent le nouveau joyau de la Couronne. La reine Elizabeth II sait qu’elle peut compter sur son fils cadet et sa famille. Son sens du devoir joue un rôle crucial dans son tempérament et dans la popularité de l’institution.