François Ier est l’un des plus riches et des plus puissants souverains d’Europe. Et pour cause, en 1519 il ose postuler pour la Couronne du Saint Empire romain germanique. Mais c’est un échec. Face à lui se dresse le roi d’Espagne devenu Charles Quint. A coup de caisses d’or, les souverains se sont affrontés pendant de longs mois pour gagner cette souveraineté. La querelle est à son comble quand finalement Charles Quint l’emporte. François Ier sait que l’affrontement avec cet ennemi juré est inévitable. Il doit rapidement conclure des alliances.
De l’autre côté de la Manche se trouve un jeune monarque ambitieux qui n’a qu’une idée en tête : imposer son royaume sur la scène européenne, l’enrichir et le rendre aussi puissant que son voisin français. Henri VIII paraît l’ami idéal pour prendre part au conflit en préparation au côté de François Ier.
Le roi Valois organise l’une des rencontres les plus mémorables de l’histoire pour mettre un terme à plus de deux ans de négociations. Aux environs de Calais, un immense camp est dressé. Son but ? Montrer qu’il est capable de toutes les excentricités pour éblouir le roi Tudor.
Nous sommes en 1520 lorsque Henri VIII arrive avec sa cour à Calais, alors possession anglaise, et se dirige vers ce camp qui a la particularité d’abriter une tente enveloppée d’un drap d’or. Pour la première fois depuis la guerre de Cent ans, un monarque anglais pose le pied en terre de France. Le colosse français mesurant près de 2m vient à la rencontre de son homologue anglais. L’ambiance est à la fête. Fontaines laissant s’échapper du vin, joutes, banquets, feux d’artifice et discussions rythment ces 17 jours de fête.
François Ier réussit à négocier un traité avec Henri VIII confirmant le mariage prochain entre le Dauphin et Marie Tudor, âgés respectivement de 3 et 4 ans. Pour fêter l’événement, un banquet est organisé. François est un homme sportif. Après plusieurs verres de vin, il défie Henri pour un combat de lutte. Finalement, Henri sort déchu. L’ego du monarque humilié devant sa Maison en prend un coup. Il ne peut supporter cet affront. Les derniers jours de la rencontre sont mis en péril. Henri s’oppose à toutes propositions de François.
Finalement la rencontre au camp du drap d’or est un splendide échec. Les deux cours opposées ont dépensé des sommes astronomiques pour finalement arriver à aucun accord. Au contraire, Henri ne peut plus supporter son voisin français qui se croit surpuissant. Le souverain d’Angleterre finit par faire tout ce que François Ier redoutait. Il offre sa fille en mariage au fils de Charles Quint et rallie sa cause pour le futur conflit. Le destin de la France est scellé, désormais entourée d’ennemis, alors que l’Angleterre profite de cette amitié pour grandir sur la scène internationale.