Gold State Coach - carrosse royal britanniqueIl est l’un des plus impressionnants carrosses au monde. Le Gold State Coach est aujourd’hui la plus illustres des voitures royales. Depuis sa création, il suit l’histoire de la monarchie britannique. Je vous invite à découvrir les secrets de ce carrosse pas comme les autres.
L'Angleterre, un royaume en puissance
Nous sommes en 1760. Le roi George III succède à son père et débute l’un des plus glorieux et des plus longs règnes d’Angleterre. La puissance de cet empire en devenir ne cesse d’augmenter. Aux yeux du monde, l’Angleterre est en proie à devenir la première puissance mondiale. Fort de ses colonies, ce royaume en veut toujours plus. Son jeune souverain déterminé et ambitieux est d’ailleurs le premier de la dynastie Hanovre à être né sur le sol anglais et à parler parfaitement l’anglais. Le monarque est populaire et il s’intéresse de très près à la politique de son royaume. Il veut montrer au monde la puissance du Royaume-Uni. Quoi de mieux qu’un carrosse entièrement conçu à sa gloire ?
Le Gold State Coach, un carrosse à la gloire de l'Angleterre
George III commande aux ateliers de Samuel Butler à Londres la construction d’un carrosse d’apparat pour son couronnement et son mariage avec la princesse Charlotte de Mecklenburg-Strelitz. Butler crée alors une voiture toute d’or vêtue, selon les plans de William Chambers qui coûte près de 2 millions de livres. Ce carrosse pèse 4 tonnes et mesure 7 mètres de longueur sur 3.5 mètres de largeur. La complexité de l’objet ne lui permet pas de le livrer à temps pour le sacre du roi. George III l’utilise pour la première fois le 25 novembre 1762.
Entièrement doré à la feuille, le luxe de ce carrosse est inouï. Sur ses quatre côtés, il dispose de quatre tritons dorés monumentales qui représentent la puissance britannique. Sur son toit, quatre chérubins qui représentent l’Angleterre, l’Irlande et l’Ecosse viennent couronner le tout. Il comporte également des panneaux peints par Giovanni Battista Ciprani qui représentent des allégories à la gloire de l’empire britannique.
Son corps central est suspendu par des bretelles recouvertes de cuir marocain et décoré de boucles dorées. Quant à l’intérieur, les assises sont doublées de velours et de satin. En somme, le Gold State Coach représente le comble du luxe dans un esprit baroque à la mode en ce milieu de XVIIIe siècle.
Son poids est si élevé qu’il faut pas moins de huit chevaux pour le tirer. Ces derniers sont traditionnellement des Windsor Greys de couleur blanche et portent des harnais de cuir marocain rouge. Dans les premiers temps du carrosse, un cocher conduisait les chevaux, mais aujourd’hui, ils sont montés par des postillons en quatre paires.
Aussi luxueux que monumental
La majestuosité du Gold State Coach est si imposante qu’il est très vite utilisé par les monarques successifs pour leur cérémonie de couronnement. Depuis George IV, tous les souverains britanniques l’ont utilisé à cette occasion. Mais de nos jours, la reine se plaint du manque de confort à son bord. Etant suspendu, le corps principal manque de suspensions ou de stabilisateurs.
Selon les termes du roi Guillaume IV, un ancien officier de la marine, être transporté par le Gold State Coach était comme être à bord d'un navire " se jetant dans une mer agitée ". La reine Victoria se plaignait de « l'oscillation angoissante » de la cabine. Elle refusait souvent de se faire transporter dans le Gold State Coach. George VI a décrit son parcours entre le palais de Buckingham et l’abbaye de Westminster comme « la balade la plus inconfortable de ma vie ». Pour limiter le caractère robuste de ce carrosse, George VI fait remplacer le fer encerclant les roues par du caoutchouc.
Avec le carrosse, c’est toute une armada de domestiques qui lui est attribuée. Pour l’utiliser, il lui faut pas moins de 4 postillons, 9 valets d’écurie, 6 valets de pied et 4 Yoemen of the Guards. Huit des valets d’écurie marchent à côté des chevaux, alors que le dernier marche à l’arrière du carrosse.
Depuis son avènement, la reine Elizabeth II l’a utilisé à trois reprises. La première est bien entendue au cours de son sacre mais aussi lors de son jubilé d’Argent en 1977 et son jubilé d’Or en 2002. Le reste du temps, il demeure exposé et bichonné parmi les collections des Royal Mews.