Les traditions de Noël de la famille royale britannique

Noël et son sapin, ses cadeaux, son repas festif, ses moments familiaux et ses moments enchantés. Le monde entier fête cette journée exceptionnelle dans l’année, y compris la famille royale. Mais quelles sont les traditions de Noël de la famille royale et comment sont-elles nées ? Nous allons nous plonger au cœur du Noël royal des Windsor.

 

Le sapin de Noël, une tradition victorienne

27 novembre 2020. Un majestueux sapin de plus de 20 mètres de haut est abattu dans le Grand parc du château de Windsor après avoir été sélectionné avec soin. Il est hissé à l’entrée du Grand Hall Saint George où il régnera en maître pendant plus d’un mois. Les équipes du château millénaire se rassemblent pour le décorer de splendides ornements. Ce sapin devient la star du château de Windsor qui marque l’arrivée des fêtes de Noël. Mais d’où vient cette tradition du sapin de Noël en Angleterre ?

Au début du XIXe siècle, personne ou presque ne fêtait Noël au Royaume-Uni. De nombreuses entreprises ne considéraient pas cette fête comme suffisamment importante pour accorder à leurs employés des jours de congés. Noël n’était qu’une fête religieuse parmi tant d’autre pour les Britanniques.

Mais en 1837, la reine Victoria monte sur le trône. Trois ans plus tard, elle épouse son cousin Albert de Saxe-Cobourg-Gotha. Ce prince allemand est profondément attaché aux traditions de son pays natal. En Allemagne, Noël est une fête particulièrement importante dont le symbole est un sapin décoré. Le prince Albert amène avec lui cette tradition qui plaît à sa royale épouse. Le couple ne met pas longtemps pour avoir ses premiers enfants. Et c’est avec eux qu’ils confectionnent chaque année leur arbre de Noël.

En 1848, l’Illustrated London News publie un dessin qui représente le couple royal et ses six enfants en train de décorer leur sapin. C’est le point de départ de l’incroyable popularité de cette nouvelle tradition. La notoriété du couple royal est telle qu’avec une simple illustration ils font du sapin le nouveau symbole de Noël. Le château de Windsor et le palais de Buckingham se parent alors de leurs plus beaux atours pour fêter Noël.

 

 

Le discours de Noël du souverain

Le 25 décembre 1932 le roi George V règne depuis 22 ans. Il sait que depuis son accession au trône, le Royaume-Uni a bien changé. Pour garder la confiance en leur souverain, les Britanniques ne veulent plus seulement l’apercevoir niché sur un balcon, ils ont besoin de l’entendre. George V prononce alors ce jour-là son tout premier discours radiodiffusé de Noël. D’une voix roque, il adresse ses meilleurs vœux à tous ses sujets à travers l’Empire. Il initie ainsi une nouvelle tradition.

A Noël, le monarque s’adresse personnellement à son peuple pour l’unique fois de l’année. C’est le seul discours dont le gouvernement n’a aucun pouvoir de modification. A Noël seule la voix du souverain compte. Si la tradition est reprise par George VI et Elizabeth II, les temps changent à l’avènement de la reine. Entendre la voix du souverain ne suffit plus. A l’heure où la télévision règne en maître sur le monde, les Britanniques ont besoin de voir leur monarque. En 1959, Elizabeth II prononce son premier discours de Noël télévisé depuis un salon de Buckingham Palace. Avec Noël, la communication royale évolue. Dorénavant le monarque s’adresse visuellement à ses sujets. C’est une réussite. Elle s’impose une nouvelle tradition qu’elle ne dérogera sous aucun prétexte jusqu’à nos jours. Debout ou assise à un bureau, mais toujours entourée d’un sapin décoré et de portraits de famille, l’image de la souveraine change. Pour la première fois, les Britanniques ont l’impression d’entrer dans les coulisses de Buckingham. Pour la première fois, la reine s’immisce visuellement dans le foyer de ses sujets.

 

Un Noël à Sandringham

La reine Victoria passait chaque Noël à Windsor. Mais pour Elizabeth II c’est le domaine de Sandringham qui accueille ce moment familial. Situé dans le Norfolk, cette demeure privée n’est pas assez grande pour héberger tous les invités qui doivent souvent partager leurs appartements.

A Sandringham, l’heure est à la fête. La reine arrive en train vers le 20 décembre pour surveiller les derniers préparatifs. Pour le réveillon, toute la famille se rassemble pour un tea time avant de savourer un délicieux repas dicté par un menu écrit en français. On y sert alors le cidre du domaine qui est considérée comme la boisson de Noël des Windsor. La famille royale ouvre ses cadeaux le 24 décembre au soir, comme le veut la tradition allemande implantée en Angleterre sous le règne de la reine Victoria.

Le jour de Noël est quant à lui marqué par deux services religieux en l’église Sainte-Marie-Madeleine. Car rappelons-le, la reine est aussi la chef suprême de l’Eglise d’Angleterre. C’est au moment de cette messe que les Windsor rencontrent les habitants des environs venus les saluer. Le jour de Noël se termine par une soirée cinéma dans la salle de bal. Mais le couple royal ne rentre pas immédiatement à Londres. La reine reste à Sandringham jusqu’en février pour commémorer la mort de son père survenue en ce lieu le 6 février 1952.

 

Les cartes de voeux, une tradition de Noël

En 1843, le fonctionnaire britannique Henry Cole invente la première carte de Noël. Le principe est simple : sur une carte pliée en deux, l’expéditeur envoie à ses proches ses vœux pour les fêtes de Noël et la fin de l’année sur une carte agrémentée d’une illustration. Henry Cole fait appel au peintre Horsley pour confectionner sa carte. L’idée qui devient rapidement populaire plait à la reine Victoria qui se met à confectionner ses propres cartes et qu’elle envoie aux différents membres de sa famille.

Une nouvelle tradition de Noël est née. Depuis le milieu du XIXe siècle, chaque membre de la famille royale envoie ses propres cartes de Noël qu’il signe de sa main. De nos jours, elles sont agrémentées d’une photographie souvent exclusive. La reine en envoie chaque année plus de 900. Elle commence donc à les signer dès l’été. Celles adressées aux personnalités politiques sont signées « Elizabeth R. » (pour Regina, reine en latin), « Elizabeth » pour les cartes destinées aux amis, et « Lilibet », son surnom lorsqu’elle était enfant, pour ses cousins et cousines.