Sandringham, palais des fêtes

Le manoir du Norfolk

Nous sommes en 1771. L’architecte Cornish Henley est demandé pour ériger un manoir au cœur du Norfolk, à l’Est de l’Angleterre. Au cours du temps, les propriétaires se succèdent et ajoutent leur signature architecturale au bâtiment. Sandringham est né. Le manoir de campagne est réputé pour la qualité de son environnement propice à la chasse. Le sport favoris de l'aristocratie attire de nombreuses hautes personnalités du royaume entre ses murs pour longtemps. Relativement discrète dans la liste des domaines anglais de la haute aristocratie à l'instar de Blenheim, Sandringham attend son prince, celui qui saura le révéler aux yeux du monde. C'est chose faite au beau milieu du XIXe siècle.

 

Le coup de foudre princier

En 1862, le prince de Galles Edward tombe amoureux de la bâtisse après y avoir passé quelques jours. A peine rentré à Londres qu’il demande à sa mère la reine Victoria de l’acheter pour lui et sa femme Alexandra. Son but ? En faire sa maison de campagne, lieu de tous les plaisirs aristocratiques. Mais pour accueillir tous ces prestigieux invités, il faut un bâtiment plus vaste. Deux ans après l’achat, il ordonne de raser le manoir et demande à l’architecte A. J. Humbert de créer une nouvelle maison.

 

A la pointe de la modernité

A la fin des années 1870, c’est un vaste manoir de briques rouges qui sort de terre. Fruit d’un mélange de styles étonnant, il préfigure celui que l’on attachera à l’époque edwardienne. Edward est un bourgeois francophile à la pointe des dernières nouveautés. En avance sur son temps, il fait doter sa maison du gaz d’éclairage, d’une chasse d’eau et d’une première forme de douche. C’est une première pour l’époque. Mais en 1891, alors que le prince fête son 50e anniversaire, une partie de la maison brûle. Rien n’arrête le prince qui fait rapidement reconstruire l’aille détruite. Depuis cette date, aucun changement architectural n’a été apporté, pourtant Sandringham est resté dans le cœur des souverains.

 

Terre royale par temps de fêtes

Elle demeure jusqu’à nos jours l’une des résidences privées de la famille royale appréciée au moment des fêtes de fin d’année. Chaque année, Elizabeth II et les siens fêtent Noël et la nouvelle année. Les Windsor profitent de la salle de bal pour se retrouver en famille autour d'un fastueux repas de Noël, après avoir suivi le service religieux dans la petite église de Sainte-Marie-Madeleine du petit village de Sandringham. C'est d'ailleurs dans cette église que certains événements royaux se sont tenus. Ainsi, la princesse Charlotte a été baptisée dans ces lieux, tout comme la fille cadette de Zara Tindall. Mais c'est également dans le petit cimetière entourant l'église que le prince John, dernier fils de George V, a été inhumé après son décès prématuré à seulement 13 ans. La reine aime se ressourcer dans ce domaine de Sandringham entouré d’un immense parc, au même titre que Balmoral. C’est d’ailleurs à Sandringham que le roi George VI a rendu son dernier souffle.

 

L’histoire de Sandringham est définitivement liée à celle de la famille royale, la dernière réunion de crise pour régler l'affaire Harry et Meghan qu’elle a abrité en est témoin. Terre de fêtes, de malheurs et de bonheurs de la famille royale, Sandringham n'a pas fini d'occuper le devant de la scène dans l'avenir de la monarchie britannique.