Eugénie de Montijo aura été l'incarnation d'une époque de fastes pour la France, celle du Second Empire. Celle qui a régné sur la France depuis son mariage avec Napoléon III en 1853 jusqu'à la défaite contre la Prusse en 1870, rend son dernier souffle en 1920 à Madrid. Tout au long de sa vie, elle est restée très attachée à l'Angleterre de la reine Victoria.
En 1855, deux ans seulement après son mariage avec l'empereur, Eugénie accueille au palais des Tuileries la reine Victoria et son époux le prince Albert, accompagnés de leurs deux aînés. Cette visite officielle sensée rapprocher le Royaume-Uni et la France impériale marque à jamais l'esprit d'Eugénie. Victoria et Eugénie s'était déjà rencontrées quelques mois plus tôt en Angleterre lors de la première visite officielle du couple impérial. Elle lie avec Victoria une forte amitié, au point de se considérer comme des sœurs.
Eugénie instaure avec son époux une cour des plaisirs où le faste règne en maître. Elle finit par donner naissance à un prince impérial l'année suivante. Mais en 1870, la victoire prusse sur la France a raison de l'empire. Victoria n'a pas oublié ses amis français. Elle les accueille en Angleterre et leur offre le domaine de Chislehurst. Victoria n'hésite pas à visiter l'ancien couple impérial avant que Napoléon III décède en 1873.
Eugénie demeure en Angleterre, tandis que Napoléon III est inhumé sur le sol britannique. Son fils Louis-Napoléon va même jusqu'à servir sous le drapeau britannique en Afrique du Sud où il meurt d'une attaque Zoulou en 1879. Eugénie est dévastée et Victoria ne cesse de consoler son amie meurtrie. Elle fonde deux ans plus tard un monastère à Farnborough conçu comme un mausolée impérial à la mémoire de son époux et de son fils. Commence alors pour elle une vie d'errance dans toute l'Europe, se faisant construire de nombreuses demeures.
Elle meurt le 11 juillet 1920 à l'âge vénérable de 94 ans au palais de Liria à Madrid. Ses obsèques ont lieu en l'abbaye de Farnborough qu'elle avait fondé quelques années auparavant. Le roi George V en personne assiste à la cérémonie avant que l'impératrice soit inhumée dans la crypte de l'abbaye aux côtés de Napoléon III et de leur fils.